FINAL FANTASY VII REBIRTH

[COMPTE RENDU] State of Play du 31/01/2024

Rejoins-moi vite, Cloud...

Séphiroth

FINAL FANTASY VII REBIRTH © Square Enix Co., Ltd. 2024 Tous droits réservés.

Noms alternatifs :
FF7R2
Genres :
Action/ RPG
Éditeur :
SQUARE ENIX
Développeur :
SQUARE ENIX
Date de sortie :
29 février 2024
Support :
PlayStation 5

Après avoir réussi à quitter Midgar, Cloud et ses compagnons continuent leur voyage dans le but de poursuivre Séphiroth. Afin de retrouver sa trace, ils décident de suivre les hommes en manteau noir qui partagent un lien spécial avec lui.

Toutefois entre les nombreuses nouvelles rencontres, la Shinra qui viendra leur mettre des bâtons dans les roues et les visions intempestives de Cloud, le voyage ne s'annonce pas de tout repos.

Une suite longuement attendue

Quatre années après sa première partie, la deuxième partie du remake de FINAL FANTASY VII arrive sur PlayStation 5. Cependant, SQUARE ENIX n'a pas chômé entre la sortie de Remake et de cette suite puisqu'entretemps est sorti un DLC nommé INTERGRADE servant à présenter le personnage de Yuffie, ainsi qu'un Remaster du jeu PSP FINAL FANTASY VII Crisis Core qui nous présentait Zack, SOLDAT de Première Classe étroitement lié à Cloud, et enfin un jeu mobile FINAL FANTASY VII Ever Crisis qui a pour projet, à terme, de narrer toutes les histoires des différents projets de l'univers FINAL FANTASY VII. Mais ceci sera pour un autre jour, car aujourd'hui, c'est bien de FINAL FANTASY VII REBIRTH dont nous allons parler !

Avant toute chose, il semble malgré tout important de recontextualiser ce projet de remake. FINAL FANTASY VII REMAKE retrace donc la première partie du jeu original FINAL FANTASY VII sorti originellement PlayStation en 1997. Un RPG qui a connu un tel succès que de nombreux projets spins-off ont vu le jour. Romans, jeux mobiles, jeux vidéos spin-off, animes, film d'animation, FINAL FANTASY VII a connu de nombreux dérivés sur des supports divers afin d'étendre son univers. Toutefois c'est en 2015 qu'un vrai remake du jeu original est officiellement annoncé, un projet qui sera réparti sur plusieurs jeux avec une première partie se déroulant dans la ville de Midgar. On se souvient du jeu original où la partie à Midgar était l'introduction qui s'étendait sur 5 heures. Dans Remake, cette intro se sera vue étirée en un jeu d'une bonne trentaine d'heures. Un opus dont on pouvait contester les longueurs et qui oscillait entre fidélité au jeu original et introduction à des éléments inédits, laissant penser à une réécriture du scénario original, soit en fait un vrai nouveau jeu ! C'est donc 4 ans plus tard que l'on peut enfin découvrir l'après-Midgar et se replonger dans l'histoire de FINAL FANTASY VII pour enfin découvrir si ce projet de trilogie présente finalement un scénario inédit ou se contentera de n'être qu'une simple copie de l'original.

Ainsi si FINAL FANTASY VII REMAKE s'arrêtait à la fin de l'introduction, FINAL FANTASY VII REBIRTH pour sa part poursuivra le scénario jusqu'à la fin du premier CD du jeu original.

FINAL FANTASY VII REBIRTH © Square Enix Co., Ltd. 2024/ Duotaku no Sora 2024 Tous droits réservés.

FINAL FANTASY VII Rebirth débute donc son histoire dans le passé, à travers le récit de Cloud qui avec ses compagnons a trouvé refuge dans la ville de Kalm, relatant sa première rencontre avec Séphiroth dans le cadre d'une mission à Nibelheim, village natal de Cloud et Tifa. Une mission qui va donc servir de tutoriel et nous permettre de prendre les commandes du célèbre SOLDAT aux cheveux d'argent ! À travers quelques combats et puzzles peu inspirants, le récit progresse jusqu'à parvenir à l'incident qui poussera Séphiroth à décimer tout le village. C'est donc après ce récit que Cloud et ses amis devront s'enfuir de Kalm pour arriver dans la Prairie, première grande zone ouverte du jeu. Et si l'endroit est plaisant et vaste, les joueurs de l'original pourront néanmoins tiquer puisque l'on s'apercevra que des objectifs facultatifs comme le ranch et la location de chocobo vont ici devenir une étape obligatoire si l'on souhaite continuer l'histoire.

Après un combat de boss épique, notre objectif se révèlera finalement, à savoir suivre le groupe ~~de l'Organisation XIII~~ des personnes en manteaux noirs afin de découvrir où se trouve Séphiroth. Et si à première vue cet objectif semble assez faible pour prétexter d'un jeu d'une cinquantaine d'heures, ce sera sans compter sur les nombreux événements qui en découleront, obligeant Cloud et ses compagnons à entreprendre un long voyage afin d'espérer pouvoir retrouver le fameux SOLDAT. Ainsi si le premier jeu était plus une introduction servant à donner un objectif au groupe de héros, le cœur du jeu cette fois-ci est donc le voyage. Et quel voyage ! De la ville de Kalm aux terres désertiques de la région de Cosmo, tout en passant par la jungle de Nibel, sans oublier les attractions du Gold Saucer, c'est tout un périple qui vous attend ! Un voyage qui permettra au passage d'approfondir les relations entre les membres de ce groupe très hétéroclite mais qui par la force des choses se retrouveront à lutter ensemble pour une grande cause.

Et c'est dans ces moments-là que le titre marque des points. Puisque si l'on retrouve de nombreuses scènes reprises du jeu original qui se verront d'ailleurs sublimées (certains personnages comme Barret gagnant en profondeur par exemple), on retrouvera aussi de nombreuses séquences inédites destinées à proposer un vrai nouveau jeu et non une simple reprise du jeu original. Ainsi si des thématiques comme celle de l'environnement sont traitées avec moins de profondeur – bien que restant présentes –, les thématiques du groupe et du voyage sont quant à elles bien plus approfondies. On le verra à travers diverses séquences qui permettront à tous les personnages d'obtenir leurs moments de gloire. Pas un ne sera mis de côté, et beaucoup gagneront davantage d'approfondissement, à commencer par Cloud qui aura beaucoup plus d'épaisseur que dans le jeu original. On pourra aussi parler de la relation entre Tifa et Aerith dont l'amitié sera bien mieux retranscrite, ou encore la nouvelle recrue Yuffie, jeune ninja dont on pouvait découvrir l'histoire dans le DLC INTERGRADE, agaçante par moment oui, mais c'est aussi elle qui viendra apporter un peu de naïveté au groupe. On retrouvera également RED XIII que l'on avait sauvé des griffes de la Shinra et qui sera un redoutable combattant ! Parmi les nouveaux venus, on fera également la connaissance du mystérieux Cait Sith, un chat robot aux motivations floues qui se bat avec l'aide d'un gros mog et qui s'empressera d'aider le groupe lors de leur halte à Gold Saucer, Cid, un pilote intrépide qui aidera nos héros à rejoindre divers lieux, et Vincent, un homme nimbé de mystères. Si Caith Sith profitera d'un glow up par rapport au jeu original, les deux autres seront moins mis en avant et resteront non-jouables dans cet opus, de quoi garder des cartouches pour la suite ! Et sans trop en dire, difficile évidemment de ne pas mentionner la fin qui lancera moult théories, de quoi alimenter les conversations jusqu'au troisième jeu !

Ainsi l'histoire de ce REBIRTH propose un postulat simple, à savoir retrouver un ennemi avec un groupe de héros qui voyage ensemble par la force des choses. Mais c'est un groupe qui va progressivement apprendre à se côtoyer, se connaître, se battre et tout simplement évoluer ensemble tout en développant ses liens à travers ce long voyage et les différentes épreuves qu'il devra traverser lors de celui-ci. Et c'est en cela que l'histoire est réussie, grâce à ce groupe où chaque membre a quelque chose à raconter et où chacun possède un haut capital sympathie, le tout rendant le voyage passionnant jusqu'au final riche en émotions ! De plus, l'écriture est à ce titre particulièrement soignée. Pas seulement sur l'histoire globale mais aussi sur chaque quête annexe et même certains collectibles qui possèderont leur propre intrigue à part. Une volonté à mon sens de rendre cet univers tangible, certaines révélations sur les personnages ne se trouvant que dans ces quêtes annexes.

La synergie au cœur du gameplay

Et cette thématique du groupe sera retranscrite à travers le gameplay. Comme dans le premier opus, le jeu sera donc un Action-RPG mélangé à du tour par tour avec une barre ATB (Active Time Battle) qui se remplit petit à petit. Une fois pleine, le personnage que l'on dirige sera libre d'utiliser une compétence. Bien sûr, comme dans le premier, les ennemis seront nombreux et résistants. Afin d'éviter que les combats ne s'éternisent, il sera recommandé d'augmenter la jauge Choc de l'ennemi. Une fois pleine, il sera temps d'utiliser ses plus puissantes compétences comme la Transcendance qui sera de retour, tout comme les matérias, ces petites billes colorées qu'on pourra placer dans les armes et équipements de nos héros afin qu'ils puissent être plus puissants et utiliser diverses magies. Ainsi un système de combat déjà complet qui se voit renforcé avec l'arrivée d'attaques synchronisées qui vous permettront d'utiliser des attaques en groupe. Mais le plus gros ajout est l'introduction des actions synchronisées qui pour les plus anciens seront similaires aux Attaques Coopérations de KINGDOM HEARTS II.

Des attaques qui seront utilisables une fois un certain nombre d'actions ATB effectuées, permettant donc de débloquer des actions entre deux membres du groupe dans une belle mise en scène avec souvent de multiples effets. Si les plus classiques offriront des attaques dévastatrices contre les ennemis, d'autres permettront d'ajouter provisoirement une troisième barre ATB tandis que d'autres feront grimper plus rapidement la jauge de Transcendance. Vous l'aurez compris, si le système de combat était déjà efficace dans Remake, il se voit ici enrichi par de multiples ajouts qui le rende encore plus satisfaisant, comme la possibilité si l'on pare au bon moment d'être immunisé à l'attaque ennemie entre autre. De bons ajouts donc pour un système déjà très bon lui aussi !

Et c'est sans compter sur les sphériers qui permettront d'attribuer de nouvelles compétences et des augmentations de stats à chaque membre du groupe. De plus, vous aurez la possibilité de diriger pas moins de 3 nouveaux personnages. On retrouve donc Red XIII, Yuffie et Caith Sith qui comme les autres auront chacun leur propre gameplay. Cela fait donc 7 personnages jouables au total, chacun avec leur propre gameplay, soit une offre conséquente et ultra généreuse. Toutefois qui dit 7 personnages dit énormément de personnalisation dans les menus, notamment avec les matérias qui pourront prendre du temps si vous en équipez chaque membre de l'équipe, sachant que chaque nouvelle arme et accessoire acquis ne possède pas le même nombre de slot de matérias.

🎶 On n'est pas mieux qu'à dos de chocobo 🎶

Mais en dehors du gameplay propre au combat, on retrouve cette fois-ci un monde semi-ouvert. En effet, si SQUARE ENIX commence à avoir l'habitude sur les open worlds avec FINAL FANTASY XV, Forspoken et FINAL FANTASY XVI, il offre avec Rebirth un monde découpé en plusieurs régions avec de nombreuses choses à faire. On y retrouvera des puits de vie à dénicher, des missions de chasses, des missions où il faudra chercher de mystérieux artefacts appelés Protoreliques et bien sûr activer des Tours qui feront apparaître divers point d'intérêts sur la map. À première vue on pourrait craindre les objectifs rappelant les mondes ouverts d'Ubisoft éculés depuis de nombreuses années, mais si sur le papier ça peut l'être... en jeu pas forcément ! S'il est vrai que les objectifs se répéteront et sembleront désuets face au nouveaux standards d'open world instaurés par The Legend of Zelda: Breath of the Wild ou encore ELDEN RING, SQUARE aura cherché à diversifier ces quêtes de collectibles comme la quête des Protoreliques qui donneront lieu à des quêtes uniques dans chaque région, le tout tenu par un fil rouge menant à une intrigue secondaire plus qu'intéressante. Tout comme la recherche des puits de vies qui une fois analysés donneront des informations sur la région que l'on explore, de quoi satisfaire les aficionados du lore mais aussi de débloquer un combat contre un monstre unique propre à chaque région. Enfin d'autres quêtes nous pousseront à analyser les données d'Esper (les invocations) qui une fois complété permettront de combattre la créature à un niveau moins puissant dans les simulations de Chadley afin de récupérer l'invocation. Ainsi s'il est vrai que dans sa globalité SQUARE ENIX a fait au plus simple pour son monde ouvert, force est de constater qu'il a tout de même cherché une autre approche pour varier ses objectifs comme avec les chocobos dont chaque espèce aura sa particularité. Mais leur capture se fait à travers des quêtes d'infiltration laborieuses et complètement pétées à cause d'une maniabilité ultra rigide et dirigiste au possible.

Malgré tout, l'exploration vaut le coup d'œil et mérite que l'on s'y attarde même s'il est vrai que l'on pourra regretter qu'à chaque découverte ou objectif accompli, Chadley qui est de retour dans cette suite, nous interrompra pour nous sortir quelques lignes de dialogues durant lesquelles il sera impossible de bouger, rendant donc le bonhomme franchement chiant ! Et c'est sans compter sur son assistante Mai qui sera plus qu'irritante à gueuler lors des missions de chasse ou à chanter dans le haut parleur de la manette ou dans nos enceintes (c'est au choix !), rendant l'expérience de ces combats plus désagréable qu'autre chose. Et bien sûr, comme dans bon nombre de jeux récents, vous aurez des quêtes annexes qui se présenteront comme dans son prédécesseur sur un tableau d'affichage que vous serez libre de faire ou pas. Ces quêtes qui pour la plupart seront bien scénarisées – bien qu'il existe quelques exceptions – seront également l'occasion d'augmenter l'affinité avec l'un de vos compagnons puisque chaque quête permettra de mettre un des personnages à l'honneur, l'occasion d'en apprendre plus sur lui et de briser la monotonie des quêtes qui, bien qu'intéressantes, se ressembleront souvent. On y retrouvera des quêtes de chasse mais aussi d'escorte ou d'objets perdus. Vous l'aurez compris, si dans l’exécution ces quêtes seront comme tout le reste, l'enrobage malgré tout demeure pas trop mal fait puisque ces moments seront souvent l'occasion de voir un des personnages de notre groupe plus mis en avant. Et inutile de citer que comme tout AAA qui se respecte, vous aurez du craft où vous serez libre de récupérer moult ingrédients et matériaux afin de synthétiser diverses armures ou objets de soins dès que vous en ressentez le besoin !

Et bien sûr, comment ne pas finir cette partie déjà beaucoup trop longue sans parler des minis-jeux ! Si on pouvait déjà en trouver dans Remake (notamment au Wall Market), Rebirth de ce côté-là est plus que garni. À commencer par le Queen's Blood, un jeu de cartes diablement addictif qui n'est pas sans rappeler le Triple Triade de FINAL FANTASY IX mais avec un brin de stratégie en plus. Un jeu qui sera omniprésent durant toute l'aventure puisque chaque nouveau village sera l'occasion de combattre de nouveaux joueurs et de compléter sa collection de cartes afin de faire des decks plus puissants ! Mais s'il n'y avait que ça... le jeu est un pur festival de mini-jeux ! Que ce soit les inspirations à Fall Guys ou Rocket League, les minis jeux d'arcade et de shoot'em up ou encore les courses de Chocobo, Rebirth regorge de minis jeux donnant à l'ensemble un air de festival ambiant avant la fin du monde que Séphiroth cherche à déclencher. Et bien que certains minis-jeux soient moins avenant que d'autres voire se retrouvent complètement cassés par une maniabilité trop rigide, l'ensemble demeure malgré tout plaisant et offre moult contenus annexes pour ceux cherchant à faire le plus haut score dans chacun des minis jeux proposés ! Il est cependant regrettable que ces minis-jeux ne soient pas facultatifs. En effet, certains chapitres du scénario ne tourneront qu'autour des minis jeux, offrant donc une pause parfois bienvenue dans l'aventure mais qui aura tendance à revenir un peu trop souvent.

Un voyage où l'on en prend plein les yeux

Au niveau de la technique, Rebirth est malheureusement loin d'être exempt de tout défaut.
Difficile déjà de ne pas citer le clipping survenant fréquemment dans les zones ouvertes, tout comme le retour de textures baveuses sur certains rochers ou les FPS chutant fréquemment dans le mode Performance. Pour ma part j'ai joué principalement en mode Qualité et il est vrai que j'ai pu remarquer ces soucis de manière régulière. De plus, on retrouvera aussi ces passages étroits à franchir afin de permettre à la console de charger des zones du jeu, tout comme ces nombreuses échelles et ces plates-formes à escalader qui sont d'une longueur affligeante. Bref tout ces poncifs que se traînent les AAA depuis de nombreuses années.

Malgré tout, cela relève du détail à mon sens lorsque l'on considère l'ensemble du travail accompli. Le jeu est tout simplement magnifique ! En terme de visuel, les paysages sont facilement reconnaissables pour ceux ayant joué à l'original qui se voient ici sublimés, et ça sans compter sur la diversité des lieux que l'on explore. Cela ira aussi bien d'une vieille mine, à un parc d'attraction situé en plein désert, ou à des sentiers de montagne escarpé. Ainsi le jeu offrira souvent des paysages à couper le souffle avec pas moins de 6 vastes zones ouvertes. On peut par ailleurs saluer le level design des zones ouvertes qui est loin d'être linéaire et où dans certaines zones (Cosmo et Nibel notamment), l'exploration se fera en verticalité. Tout le contraire des donjons qui pour le coup sont à mon sens une des déceptions du titre tant ils sont linéaires et ont en dehors des combats peu de choses à offrir. Et afin de diversifier l'exploration, quelques "puzzles" s'y glisseront, mais entre balancer des caisses, brancher une prise ou passer un aspirateur pour se débarrasser de la mako, l'ensemble n'est guère intéressant et sera plus prétexte à ralentir une progression trop rapide. Et cela sera sans compter sur le rythme narratif en dent-de-scie puisque le schéma restera globalement similaire d'un lieu à l'autre : à savoir débarquer dans une nouvelle région où s'y dissimule les diverses activités annexes, avant de trouver le village qui nous fera progresser dans l'intrigue principale. Et bien sûr afin de faire durer le jeu plus de temps que nécessaire, certains donjons – inédits ou non – se verront rallongés, en particulier ceux du chapitre 11 ou 14 qui utiliseront de nombreuses subtilités pour les faire durer artificiellement. Et encore une fois c'est dommage tant le jeu n'avait pas besoin de ça pour rester intéressant. En soi c'est compréhensible vu que les jeux sont de plus en plus chers, mais étirer un récit avec des séquences qui viennent plomber le rythme n'est pas forcément la meilleure des solutions non plus.

De plus difficile de ne pas saluer la mise en scène où les développeurs font de subtils et moins subtils clins-d'œil aux connaisseurs de l'œuvre originale avec des plans caméra, des échanges de regards, ou même des foreshadowing qu'un œil nouveau ne verra pas forcément mais qui signifieront énormément de choses pour l'œil aguerri. En cela, les développeurs ont parfaitement compris ce qu'attendaient les fans, que ce soit sur le choix du fanservice ou du scénario ET de la mise en scène. Ceux-ci joueront avec leurs attentes via des séquences inédites qui ne manqueront pas de sublimer l'œuvre de base et qui nous rappellera que FINAL FANTASY est une licence qui a marqué ses fans, certes, mais aussi ses développeurs avec de nombreux rappels à différents épisodes. On pourrait dire que c'est du fanservice facile mais c'est en réalité bien plus que cela tant le propos servira l'histoire de Rebirth, qui par ailleurs s'offre ici un ton hyper décomplexé qui n'est pas sans rappeler la licence Yakuza. On pourra ainsi passer d'une séquence émouvante sur l'un des personnages avant de passer juste après à un tournoi de gros bras sur fond de musique rap. Un ton plus léger qui fait du bien et qui redonne un coup de fraîcheur à la saga. Ce ton viendra également nous rappeler que FINAL FANTASY VII est un produit des années 90, et les développeurs l'assument parfaitement avec notamment le retour de nombreux personnages kitschs, dont on regrettera parfois que certains ne soient pas resté à Midgar... Et si la mise en scène est déjà réussie en soit, elle l'est tout autant dans les séquences d'action où l'on se retrouve avec des scènes de haute volée dignes d'un ADVENT CHILDREN bis ! N'oublions pas également le design des monstres originaux du jeu transposés en 3D qui là-aussi sont une belle réussite, tout comme les nombreux décors démesurés témoins de l'ambition de faire de cette suite un grand jeu.

Enfin, il me semble important de mentionner l'OST qui selon la communication du jeu possèderait 400 pistes musicales au total. Eh bien la musique du jeu est sublime ! Composée par HAMAUZU Masashi, SUZUKI Mitsuto et SHIMA Shôtarô parmi les plus renommés, ils nous livrent ici des centaines de compositions tout simplement superbes. On y retrouvera les thèmes emblématiques des personnages, mais aussi des pistes originales reprises avec brio. Que ce soit les thèmes des combats ou certains morceaux de Remake, tout comme les pistes musicales des zones ouvertes, toutes seront agréables à l'écoute. On retiendra également le thème principal du jeu qui se verra repris sous diverses versions, notamment dans les thèmes de combats. Signalons par ailleurs la collaboration entre l'emblématique UEMATSU Nobuo et Loren ALLRED, compositeur de la chanson principale du jeu No Promise To Keep qui sera réinterprétée ici lors d'une des grandes scènes du jeu. Et même si on peut grimacer devant quelques morceaux en décalage avec l'ambiance globale du jeu, force est de constater qu'on tient une composition plus qu'honorable et dont de nombreux morceaux vont orner ma playlist ces prochains mois.

Pour finir, je saluerai également la VF qui demeure là-aussi une réussite où l'on retrouvera les comédiens habituels pour les personnages phares comme Tanguy GOASDOUÉ (Cloud) dont le jeu fonctionne toujours aussi bien, parvenant à transmettre au personnage le flegme nécessaire tout comme l'émotion lorsqu'il y en a besoin. On retrouve également Frédéric SOUTERELLE (Barret) qui sera à bien des moments hilarants mais aussi profondément émouvant, Céline MÉLOUL (Aerith) qui je trouve s'en tire beaucoup mieux que dans Remake. Enfin on retrouve Bruno CHOEL (Séphiroth) dont on ressent toute la menace, et Jessica BARRIER (Tifa) qui colle bien au personnage. On retrouvera également deux anciens comédiens de doublage qui avaient déjà donné de leur voix dans ADVENT CHILDREN pour les nouveaux protagonistes. Ainsi Raphaël COHEN donne sa voix au mystérieux Vincent, Bruno OUZEAU pour sa part interprète l'intrépide Cid, et enfin Emmanuel RAUSENBERGER interprète Caith Sith (remplaçant Emmanuel GARIJO dans le film d'animation). Un doublage particulièrement réussi, et qui à quelques modifications près reprend l'ensemble des comédiens de doublage ayant travaillé sur FINAL FANTASY VII ADVENT CHILDREN, collant à cette volonté d'unifier - ou pour plus de facilité aussi - le remake à l'ensemble des projets tirés de FINAL FANTASY VII.

Vers la Terre Promise ?

Ainsi FINAL FANTASY VII REBIRTH est une belle suite qui prend en compte les défauts adressé à son prédécesseur. Néanmoins il contient à mon sens un des plus gros défauts déjà mentionné sur la franchise KINGDOM HEARTS et dont SQUARE ENIX devient particulièrement friand, c'est d'en faire une franchise transmédia. Si vous avez joué à Remake mais à aucun autre titre affilié à FINAL FANTASY VII, vous verrez certains personnages à travers l'aventure dont les motivations vous sembleront floues, et cela est bien normal puisqu'ils viendront d'un des autres jeux estampillés FF VII ! Je prends un simple exemple, lors d'une escale dans un village, Barrett et Tifa tomberont sur un médecin, un médecin qui a déjà été mentionné dans le roman Trace of Two Past qui revenait sur les passés d'Aerith et Tifa. Vous rencontrerez aussi un autre personnage issu directement du dernier gatcha de SQUARE, Ever Crisis. Bien sur, cela n'est pas obligatoire pour profiter pleinement du jeu, même si comme déjà dit plus haut certaines répliques et échanges de regards résonneront de manière différente si vous avez fait l'un des spins-offs, et cela se ressentira énormément dans différentes cinématiques qui seront très méta. Mais tout ces clins d'œils prendront énormément de sens lorsque l'on connaît l'intention derrière ce projet de remake. En effet, lors de la rediffusion au cinéma du film FINAL FANTASY VII ADVENT CHILDREN COMPLETE VERSION en France ces 16 et 17 mars dernier (on y était ! et vous ?), une interview des différents acteurs autour du projet était diffusée. Grossièrement résumée, celle-ci expliquait qu'avec cette nouvelle trilogie, il y avait une volonté d'unifier tous les projets faits autour de FINAL FANTASY VII. Une fois cela compris, beaucoup de choses paraissent plus claires, notamment sur la fin du jeu.

En conclusion, FINAL FANTASY VII Rebirth est une suite réussie, respectueuse du matériel d'origine, mais qui sait prendre des risques en narrant quelque chose de nouveau. FINAL FANTASY VII Rebirth est donc bien un nouveau jeu ! Loin de n'être qu'un simple remake, SQUARE ENIX nous livre une des propositions les plus solides de ces dernières années où le voyage offert n'a jamais été si riche : rempli de bonnes idées, avec un contenu annexe hyper généreux, le tout renforcé par un système de combat ultra complet. FINAL FANTASY VII Rebirth est un melting-pot d'émotions qui propose une aventure inoubliable accompagnée de nombreux rebondissements et de personnages attachants jusqu'à sa fin qui nous rendra encore plus impatient de voir le dénouement de cette trilogie. Un grand jeu !

Points Positifs	Points Négatifs
Une écriture particulièrement soignée avec plusieurs prises de risques et qui fait passer par de nombreuses émotions	Certaines longueurs plombant le rythme global
Un développement en profondeur des héros	Mai qui est insupportable
Un monde ouvert classique mais très généreux	L'univers transmédia instauré pour le meilleur et pour le pire
Une bande-son tout simplement exceptionnelle	Des menus avec trop de personnalisation
Le Queen's Blood !	Les séquences d'infiltration et certains mini-jeux totalement pétés
Un voyage qu'on n'oublie pas